Viols d’enfants en ligne : vendus sur internet à des pédophiles étrangers

Viols d’enfants en ligne

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Avec l’interdiction de se déplacer pendant le confinement, les pédocriminels ont remplacé le tourisme sexuel par le livestreaming.

Des occidentaux commanditent des viols en streaming sur des enfants issus de pays pauvres, notamment aux Philippines. Quant aux parents et aux proches des victimes, certains sont victimes de menaces et manipulations, et d’autres y voient une opportunité de gagner de l’argent facilement.

Le livestreaming, une pratique criminelle en pleine expansion

En 2020, pendant les trois premiers mois du confinement, le nombre de signalements de contenu pédocriminel en ligne, dont les agressions en direct, a augmenté de 200%.

Le mode opératoire du livestreaming est simple. Les commanditaires se mettent en relation avec les parents ou des proches des enfants via les réseaux sociaux tel que Facebook et Skype. Les enfants sont ensuite exploités sexuellement via une webcam contre de l’argent.

Chaque enfant, chaque agression a un prix.

Les occidentaux n’hésitent pas à envoyer des scénarios précis de ce qu’ils souhaitent voir : l’âge des enfants, leur nombre, les actes subis, la durée…  Le coût est très souvent dérisoire, entre 15 et 60 dollars en moyenne.

Les parents et/ou les proches des enfants, qui ont souvent perdu leur source de revenus à la suite du Covid, y voient une occasion de gagner rapidement de l’argent, pour subvenir à leurs besoins primaire (alimentation) ou pour améliorer leur cadre de vie, agrandir leur maison…

Se monte alors une opération familiale, organisée par les adultes, autour de l’exploitation des enfants qui n’ont d’autre choix que de répondre aux attentes des occidentaux.

Diwa : l’histoire d’une jeune fille de 11 ans, violée par ses parents, en direct sur internet, pour satisfaire les demandes de pédocriminels étrangers

Le reportage des journalistes Lorraine de Foucher et de Jean-Baptiste Renaud, disponible sur Arte, raconte le business dont ont été victimes Diwa, son jeune frère et leur cousin, comme des milliers d’autres enfants philippins.

Ses oncles et ses parents ont posté des photos d’elle sur les réseaux pour attirer les commanditaires occidentaux. Elle était ensuite exploitée sexuellement plusieurs fois par jour par ses proches. 

La famille, qui vivait dans une cabane faite de matériaux recyclés, a pu s’acheter une maison, une fois le business lancé. Grâce à l’exploitation de leurs enfants, les parents peuvent toucher en quelques heures l’équivalent d’un mois de salaire philippin

En septembre 2021, la police débarque dans le domicile familial. Depuis, les parents sont en prison et les oncles en fuite. Seulement deux des commanditaires occidentaux ont pu être identifiés. Des dizaines, des centaines d’autres n’ont pour l’instant pas encore été repérés.

Aujourd’hui, Diwa, son jeune frère et son petit cousin ont trouvé refuge à Preda, spécialisé dans l’accueil des mineurs victimes aux Philippines, créé par le père Shay Cullen.  Plus de 200 enfants y sont recueillis, nourris, logés et soignés. Les enfants y retrouvent une éducation et des jeux de leur âge et essaient de se reconstruire après les traumatismes vécus dans leur enfance.

Des enquêteurs français spécialisés

En France, le phénomène ne fait qu’empirer. On compte des dizaines de milliers de signalements d’images d’exploitation sexuelle de mineurs par an. Les consommateurs recherchent des contenus de plus en plus durs, avec des enfants de plus en plus jeunes.

L’Office Central de Répression des Violences aux Personnes (OCRVP) de la Direction Centrale de la Police Judiciaire a la charge de traiter ces affaires de pédocriminalité. Plus particulièrement le groupe central des mineurs victimes (GCMV) chargé de la lutte contre les abus sexuels commis au préjudice de mineurs, principalement sous l’angle des infractions liées à la pédopornographie et au tourisme sexuel.

Il gère également la coopération internationale, fait le lien avec les services judiciaires des autres pays et forme les policiers étrangers.

Ce groupe participe notamment activement à la mise en place et la coordination d’opérations internationales visant la population des pédophiles par internet. Ces opérations d’envergure sont généralement menées sous l’égide d’EUROPOL ou d’INTERPOL avec qui l’OCRVP entretient des contacts privilégiés.

En novembre 2022, l’OCRVP a coordonné l’interpellation de 48 hommes dans toute la France, soupçonnés d’avoir téléchargé et consulté du contenu pédopornographique.

Ensemble, luttons contre les violences sexuelles en milieu sportif et libérons la parole des victimes.

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