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Milieu sportif

Le milieu sportif peut être propice aux violences sexuelles car la proximité et les contacts physiques sont inévitables. Il peut aussi y avoir un déséquilibre dans les relations entre les entraîneurs et les athlètes. Certains lieux peuvent favoriser les situations à risques : vestiaires, douches, covoiturage, nuits hors de la maison…

Le bizutage en milieu sportif

Le bizutage est une pratique “ancienne” qui consiste à soumettre une personne à des actes humiliants et dégradants sous la pression d’un groupe, en vue de favoriser son intégration au sein d’une communauté scolaire, universitaire, sportive…

Le bizutage se produit souvent en milieu sportif. Notre association en a fait un combat et évoque ce sujet dans ses actions de prévention.

Le bizutage est un délit puni par la loi pouvant aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 7 500€ d’amende. Les représentants et les dirigeants d’un établissement peuvent également être inquiétés s’ils ont apporté leur aide ou leur caution à ces événements.

À savoir : les violences physiques, sexuelles et les menaces dans un contexte de bizutage sont plus sévèrement punies. 

Quelques chiffres

En 2019-2020, l’association a réalisé une tournée de sensibilisation auprès des 28 établissements du réseau Grand Insep. À la suite des sensibilisations, un sondage sur le bizutage a été mené auprès de 2 428 sportifs et de 798 encadrants et stagiaires en formation.

DES SPORTIFS ONT INDIQUÉ AVOIR DÉJÀ SUBI DU BIZUTAGE
0 %
DES SPORTIFS ONT QUALIFIÉ LES ACTES SUBIS COMME HUMILIANTS ET/OU VIOLENTS
0 %
DES ENCADRANTS ONT INDIQUÉ AVOIR DÉJÀ SUBI DU BIZUTAGE
0 %
DES ENCADRANTS ONT QUALIFIÉ LES ACTES SUBIS COMME AMUSANTS
0 %

Le plus souvent, le bizutage de service (aller chercher l’eau, porter les sacs…) est considéré comme un bizutage « gentil » et les jeunes ne le considèrent pas comme du bizutage en tant que tel.

La grande majorité des encadrants se dit contre le bizutage mais certains sont moins catégoriques et considèrent que s’il est encadré et « gentil », le bizutage permet la cohésion de groupe et l’intégration. Pourtant, qu’il soit qualifié de gentil ou de service, le bizutage utilise toujours le même procédé, celui de la domination d’un groupe sur un autre en situation de vulnérabilité, menant à toutes les dérives possibles.

La relation entraineur / athlète

Dans la recherche de la performance sportive, l’entente entre l’entraîneur et l’athlète est essentielle. La stabilité, la confiance mutuelle et le respect sont des conditions indissociables des résultats. Les liens qui se nouent peuvent être très forts. 

“Les sportifs peinent à trouver les mots justes pour qualifier les liens affectifs qui les unissent à leur entraîneur.”

Le temps passé ensemble, la relation de confiance développée peut conduire l’entraîneur à devenir un confident voir un parent de substitution lorsque le cadre et les limites de ses fonctions ne sont pas respectés.

L’enfant ou l’adolescent peut effectuer un transfert vers son encadrant ayant autorité sur lui, peut admirer sa personnalité, sa compétence, apprécier sa pédagogie, aimer son look…

Il est donc nécessaire pour l’encadrant de respecter le cadre et de rappeler au jeune sa place dans la relation entraîneur / athlète afin d’éviter les situations pouvant le mettre en difficulté et mettre en difficulté le jeune. 

L’autorité dont dispose l’entraîneur vis-à-vis de l’athlète peut parfois avoir pour conséquence la création d’une relation inadaptée. 

L’entraîneur détient des connaissances et de l’expérience tandis que le sportif est en demande d’apprendre.

L’entraîneur « sait » ; le sportif « exécute ». 

Cette autorité, si elle est exercée avec pour objectif l’épanouissement de l’athlète, n’est pas néfaste.

Mais en de rares occasions, si cette autorité est exercée de façon inadaptée, elle peut évoluer vers un mécanisme d’emprise. L’emprise est problématique, car elle implique un changement de la relation d’autorité du cadre sportif vers le cadre plus personnel. 

“L’athlète va se sentir dans l’impossibilité de résister aux injonctions de l’entraîneur. Et parfois, il n’y pense même pas, ne le remarque pas.”

Pour ce sociologue, c’est aussi le statut spécial du sport et la recherche de la performance qui sont à l’origine de certains comportements :

“C’est assez remarquable : on accepte certaines façons de se comporter avec les enfants ou les jeunes adolescents qu’on n’accepterait nulle part ailleurs. Cette capacité à faire accepter les mauvais traitements au nom de la performance, c’est une des spécificités du sport. »

Cela est notamment observé dans le domaine du haut niveau. 

Si lorsque l’entraîneur parle de l’athlète, il utilise des adjectifs possessifs (mon athlète, mon gars, mon équipe, mes filles, etc), cela reflète une confusion dans son rôle d’encadrant. 

Le désir de réussite sportive de l’entraîneur et de l’entourage de l’athlète peut l’amener à accepter des comportements inadaptés liés à la volonté d’obtenir un résultat. 

Ces comportements inadaptés peuvent évoluer vers des comportements pouvant être qualifiés de violences plus traumatisantes mises en place par une utilisation excessive de l’autorité de l’encadrant et de sa place dans la relation avec l’athlète. 

L’entraîneur sera dans la recherche d’une toute puissance mettant en danger l’athlète. 

Si vous observez ces différents comportements, vous devez les faire remonter à la direction du club concerné afin qu’un recadrage soit opéré ou que des sanctions soient prises. 

La proximité corporelle entre l’entraîneur et l’athlète est avant tout une proximité fonctionnelle. Aussi, les premiers contacts corporels s’inscrivent dans la continuité du travail technique. Ils constituent des agressions subtiles et imperceptibles à leur origine. La main de l’entraîneur posée sur le corps est un élément utilisé dans la transmission du savoir technique.

La proximité créée par la relation entraîneur-athlète peut conduire à des comportements non adaptés au contexte sportif. Il existe notamment dans le sport des lieux d’intimité. 

  • Les vestiaires, les douches : sa fonction peut conduire l’entraîneur à y entrer de façon volontaire et non nécessaire. 
  • Le lieu d’hébergement constitue également un espace dans lequel l’entraîneur a la possibilité d’entrer dans des lieux d’intimité propres à l’athlète dans le cadre de sa pratique et notamment en compétition. 

 

Il est donc essentiel de mettre en place des règles et des bonnes pratiques pour protéger l’athlète et l’entraîneur.