Une victime est une personne ayant subi un préjudice, notamment une atteinte à son intégrité physique ou mentale, une souffrance morale, une perte matérielle ou une atteinte grave à ses droits fondamentaux, en raison d’actes ou d’omissions.

Il n’existe pas de victime type ; n’importe quel enfant ou adulte peut être victime de violences sexuelles.

des violences sexuelles sont subies avant l’âge de 6 anS
0 %
des violences sexuelles sont subies avant l’âge de 11 anS
0 %
des violences sexuelles sont subies avant l’âge de 18 anS
0 %

Association Mémoire Traumatique et Victimologie, IVSEA, 2015 

Pourquoi les victimes gardent-elles le silence ?

La peur de devoir dénoncer un proche et de le perdre ou de diviser la famille prend souvent le pas sur la volonté de s’exprimer. 

La culpabilité est le sentiment le plus intense, augmentée lorsque la victime connaît son agresseur. 

Avoir peur de parler lorsqu’on est enfant

L’enfant peut penser que l’adulte est dans son droit et que ce qu’il subit est “normal”, surtout si son agresseur se montre gentil et attentionné.

Les plus jeunes ne sont pas en mesure de comprendre la gravité d’un événement, de différencier le bien du mal, ni de s’opposer aux adultes, parfois par méconnaissance des faits, d’absence de langage ou d’un manque de vocabulaire.

Quant aux plus grands, la crainte de ne pas être entendus et crus par l’entourage, le sentiment de honte ou encore la peur des représailles peuvent les conduire à taire les agressions subies.

Dans 94% des cas, elles sont commises par des proches
0 %

Association Mémoire traumatique et victimologie, Mars 2015

Les victimes mettent plus de 12 ans à parler après les faits
0 ans

MTV / IPSOS, 2019

Libérer sa parole des années plus tard

Une victime révèle ce qu’elle a subi souvent des années après. Elle met en place des stratégies ou des mécanismes de défenses pour ne pas y penser et atténuer des réactions émotionnelles envahissantes. 

Pour de nombreuses victimes de violences sexuelles, ce comportement aura tendance à aggraver la situation. En refoulant leurs émotions, elles peuvent être amenées à revivre le traumatisme dès qu’un élément y fait référence, entraînant un sentiment d’impuissance, de désespoir et de perte de confiance en soi. 

Les signaux envoyés par les victimes de violences sexuelles

Un enfant va souvent alerter avec des signes comportementaux

Ces changements de comportement doivent inciter l’entourage à être attentif et à l’écoute de l’enfant.

Le bébé va manifester des signes de souffrance : pleurs, troubles du sommeil soudains, changement dans l’appétit,  régression, retrait, retard dans son développement… 

Le jeune enfant peut montrer un appétit changeant, des troubles du sommeil (cauchemars répétés, difficulté d’endormissement), des changements d’humeur, des troubles de l’attention, une hypervigilance, une honte soudaine…

À partir de 7 ans, on peut observer chez l’enfant de la dépression, de la culpabilité, des difficultés scolaires, une fatigue importante. Il peut manifester un retard de développement ou régresser (énurésie, encoprésie) mais aussi une dépendance affective aux parents avec une difficulté à s’autonomiser. Il peut aussi présenter des problèmes de comportement : cachotteries, fugues, agressivité, hyperactivité, repli sur soi. L’état psychique se dégrade à l’entrée de la puberté.

À l’adolescence, les manifestations de mal être sont beaucoup plus intenses. Les troubles dépressifs, d’anxiété sociale, les comportements asociaux et délinquants, les actes d’autodestruction, les addictions, les troubles alimentaires, les fugues répétées, et les conduites d’évitement peuvent être l’expression de signes d’agression sexuelle.

Tous ces signes et changements de comportements ne seront pas toujours relevés, la situation de chaque enfant est unique. Ces signaux ne traduisent pas uniquement un vécu de victime de violences sexuelles. D’autres causes peuvent être à l’origine de ces manifestations. 

En cas de doute ou d’inquiétude face à un ou plusieurs signaux, il est essentiel de consulter un professionnel de santé (médecin, psychologue, psychiatre…).

Les adultes présentent également des troubles comportementaux

Tout comme chez l’enfant, les violences sexuelles peuvent provoquer chez l’adulte un immense sentiment de honte et de culpabilité. Pourquoi je n’ai pas réussi à dire non ? Pourquoi je n’ai pas pu en parler avant ? Pourquoi on me croirait ? Si je parle je vais détruire sa vie ? 

Pour gérer le traumatisme au quotidien, il n’est pas rare que les victimes de violences sexuelles présentent différents symptômes. Ces derniers peuvent être caractérisés par : 

  • L’intrusion : souvenirs répétitifs involontaires envahissants, cauchemars, flashbacks, détresse lors de rappels du vécu traumatique ;
  • L’évitement : évitement des souvenirs, pensées, sentiments, rappels externes et provoquant une détresse ; 
  • L’hyperéveil : éveil pathologique, perturbations du sommeil, irritabilité, accès de colère, hypervigilance, réaction de sursaut exagérée ;
  • L’altération des pensées et de l’humeur : humeur négative avec incapacité persistante à éprouver des émotions positives ;
  • La dissociation : altération de la perception de la réalité, de l’environnement ou de soi-même, incapacité à se rappeler un aspect important du traumatisme…

Trouver de l’aide, être accompagné

La conséquence des violences sexuelles sur la santé des victimes est particulièrement importante et il est urgent et indispensable que les victimes puissent bénéficier de soins et d’une prise en charge adaptée. 

Il est essentiel de trouver une personne de confiance vers laquelle se tourner.

DES VICTIMES DÉCLARENT AVOIR DES IMPACTS SUR LEUR SANTÉ MENTALE
0 %

IVSEA, 2015

Lorsque la souffrance générée par l’événement est trop importante et altère le fonctionnement au quotidien, un accompagnement psychologique peut s’avérer utile et apporter une aide extérieure et bienveillante. Le psychologue est là pour proposer un espace d’échange et d’écoute active, pour guider, soutenir et sécuriser, bien que ce soit la personne accompagnée qui reste le moteur du suivi.

Au sein de l’association, l’accompagnement peut prendre différentes formes, qu’il s’inscrive ou non dans le cadre d’une procédure judiciaire : 

  • Permettre un sentiment de sécurité : favoriser la relation de confiance avec le/la psychologue ;
  • Evaluation des symptômes post-traumatiques ;
  • Psycho-éducation : expliquer les symptômes, les origines du trouble, comprendre que certaines réactions sont normales ;
  • Gestion du stress et des émotions : techniques d’ancrage et de stabilisation ;
  • Identifier les pensées de honte, de culpabilité et de dévalorisation ;
  • Aide et soutien à la rédaction d’un courrier au procureur de la république ou à un dépôt de plainte ; 
  • Préparation à une audience ou à un procès en cours d’assises.

L’objectif de tout accompagnement, notamment lié à un traumatisme, est de permettre la transformation d’un trauma en un mauvais souvenir. En effet, la souffrance provient d’un blocage de l’intégration dans l’histoire de la personne, le souvenir qui reste à l’état brut favorise la persistance des réactions de peur.

En fonction des besoins et de la problématique identifiée, les psychologues de l’association pourront accompagner la personne ou la réorienter.

Une victime peut se faire aider dans les différentes démarches juridiques. L’association propose un accompagnement juridique gratuit à tout stade de la procédure. 

Il peut être important pour une victime d’avoir connaissance des différentes démarches qu’elle peut engager mais aussi d’être renseignée sur la prescription. 

Le pôle juridique présente les différentes démarches et conseille les victimes sur la plus adaptée. Par la suite un accompagnement en présentiel ou à distance est proposé. 

Pour une victime, porter plainte peut avoir une portée symbolique et l’aider à avancer. 

La reconnaissance par la justice du statut de victime peut être important.

Le pôle juridique aide à la rédaction du courrier de plainte ou à la prise rendez-vous avec un enquêteur spécialisé. Par la suite, le pôle se tient disponible pour toute question concernant la procédure et pour l’orientation vers un avocat spécialisé de notre réseau. 

Par la suite, une préparation et un accompagnement aux audiences peut être proposé.

S’adresser à des professionnels

Si vous êtes victime ou témoin de violences sexuelles, vous pouvez être écouté et orienté par des professionnels. L’association propose un accompagnement juridique et psychologique gratuit.