Dans le cadre de la prévention et de la lutte contre les violences intrafamiliales (VIF) touchant les enfants, le Département de La Réunion a signé une convention pour la période de 2023 à 2028 avec notre association !
Cette signature est partie d’un constat alarmant : La Réunion se trouve en tête des départements d’outre-mer concernant les VIF, notamment l’inceste. Les statistiques révèlent une augmentation significative des mesures judiciaires en 2023, avec 10 % de plus d’Actions Éducatives en Milieu Ouvert (AEMO), accompagnée d’une complexification des situations.
Sur les 11 208 enfants victimes de violences à La Réunion, la moitié subit ces violences au sein de leur propre famille. En 2023, les VIF représentent 49 % des cas, une augmentation de 18 % par rapport à 2022. Les Informations Préoccupantes (IP) enregistrées sont également en hausse, passant de 5 378 en 2022 à 6 192 en 2023.
Les causes des VIF à La Réunion sont multiples, allant de la peur de perdre le contrôle sur l’enfant à des méthodes éducatives strictes liées à des croyances religieuses, la perpétuation de modèles familiaux violents, et les problèmes socio-économiques associés aux comportements addictifs.
Face à cette situation préoccupante, le département de La Réunion a décidé de placer la prévention et la lutte contre les VIF au coeur de ses priorités. Des partenariats ont été établis avec les forces de l’ordre et diverses associations pour mettre en place des actions concrètes.
Le département, la Procureure Générale de la Cour d’appel, le premier Président de la Cour d’appel, le rectorat, l’ARS, la CAF et plusieurs association dont Colosse aux pieds d’argile ont signé une convention, mercredi 21 février. Élodie M’Doihoma, chargée de mission prévention sur le territoire, était présente pour représenter l’association.
Dans le cadre de la convention, Colosse a trois missions principales :
- sensibiliser les professionnels de l’enfance au repérage précoce des enfants victimes,
- renforcer les actions de prévention et de protection en milieu scolaire,
- et accompagner les enfants victimes sur les plans sanitaire, psychologique et juridique.
Les porteurs de ce plan d’action travaillent actuellement à la répartition des budgets alloués à chaque institution et association.
La mise en oeuvre des actions prévues débutera après la validation des fiches d’actions, prévue au premier trimestre 2024.